En 2013, Paul Budniz, artiste designer américain lance un nouveau réseau social qui se veut différent des autres et notamment de Facebook. Ello, est, à ses débuts, un réseau social très « sélect » destiné principalement aux artistes et auquel on ne peut accéder que sur invitation. Et pourtant, Ello a rencontré un certain succès, iakaa vous explique pourquoi.
Un réseau vraiment nouveau ?
A première vue, Ello fonctionne comme un réseau social classique. Il permet de gérer votre compte, d’en visiter d’autres, de s’abonner à certains profils, de publier des textes ou des photos. Rien de très nouveau, donc. Mais, dès la création de Ello, il est convenu que le réseau social ne comportera pas de publicités. De plus, Ello s’engage à ne récolter de données personnelles sur ses abonnés et garantit votre anonymat.
Un réseau social élitiste ?
L’interface se veut sobre et simpliste. L’esthétique du réseau social est minimaliste et en noir et blanc. Très trendy et underground, la navigation n’y est pas très intuitive (hispter ? Vous avez dit hipster ?). Jusque récemment, l’inscription nécessitait d’avoir été invité par un autre membre du réseau social. Cette plateforme séduit principalement ceux qui s’inquiètent de la commercialisation de leurs données personnelles par Facebook, les artistes, les altermondialistes, la communauté LGBT… mais pas seulement. En effet, Ello s’est ouvert au grand public en juin 2015 en proposant même une application mobile disponible sous iOS.
Le manifeste
Selon Ello, les réseaux sociaux vous espionnent, vous manipulent et vendent votre vie privée au plus offrant. Elle a donc publié sa philosophie dans un « manifesto » à la manière des collectifs d’artistes.
» Les annonceurs ont le contrôle de votre réseau social. Tous les messages que vous partagez, chaque ami que vous vous y faites, et tous les liens sur lesquels vous cliquez sont surveillés, enregistrés, et convertis en données. Les publicitaires achètent vos données pour qu’ils puissent vous montrer davantage de publicités. (…) Nous pensons qu’il existe une meilleure voie. (…) Nous croyons qu’un réseau social peut être un outil de responsabilisation. Pas un outil pour tromper, forcer et manipuler – mais un lieu pour connecter, créer et célébrer la vie. Vous n’êtes pas un produit. «
Un espace de liberté sur le web.
Ello est une plateforme web pleine de bonnes intentions. Le réseau social créé par Paul Budniz affiche une politique très sévère envers le harcèlement et se veut un espace sympathique, ouvert et tolérant ou les insultes et les brimades n’ont pas leur place. Le réseau se revendique comme un espace de liberté qui ne censure pas ses contenus, y compris les images pornographiques. Le réseau social vous demande simplement de signaler que votre post peut choquer certaines personnes. Cependant Ello ne cautionne pas les contenus d’incitation à la haine, des images de torture ou de violence, la zoophilie, la pornographie. Ello fait confiance à ses abonnés en leur demandant d’avoir un comportement responsable. Contrairement à Facebook vous êtes autorisé à utiliser un pseudonyme.
Quel avenir pour Ello ?
Certes, Ello est encore loin de Facebook et ses 1,32 milliards d’abonnés. De plus, le domaine des réseaux sociaux « anti-Facebook » est très concurrentiel, difficile de s’imposer. Mais le but n’est pas de devenir un géant du web, seulement de proposer un réseau social alternatif. Seulement Ello risque d’être pénalisé par son caractère minimaliste. Il est impossible d’importer vos contacts, peu de vos amis sont inscrits sur Ello, le réseau comporte peu d’abonnés et les marques n’y sont pas les bienvenues… résultat : il ne se passe pas grand chose. De plus, les fonctions de base sont gratuites mais Ello vous fait payer les fonctions plus élaborées.