Le film de Morten Tyldum Imitation Game sorti le 28 novembre est nommé dans 8 catégories pour la course aux Oscars, notamment celle du meilleur film. Benedict Cumberbatch (la série Sherlock, Star Trek Into Darkness…) y incarne Alan Turing, mathématicien et fondateur de l’informatique. Le biopic retrace l’histoire de ce scientifique hors du commun qui fut chargé pendant la Seconde Guerre Mondiale de décoder les messages secret des nazis, réputé pour être d’une grande complexité. Mais qui était Alan Turing ?
L’homme qui imagina l’ordinateur
Mathématicien, cryptologue, Alan Turing est le premier à penser le concept d’intelligence artificielle au fondement de l’informatique telle que nous la connaissons. Alan Mathison Turing naît le 23 juin 1912 à Londres et est très tôt passionné par les sciences. Lors de son doctorat en logique mathématique à Princeton, il rédige une thèse ayant pour sujet la notion d’hypercalcul. Il développe alors l’idée d’une machine universelle, c’est-à-dire d’un ordinateur. Cette machine et ses applications ne sont pour l’époque qu’une abstraction mais cette idée est à l’origine des sciences de l’informatique. Turing pose en effet les bases conceptuelles de la programmation et des algorithmes.
Un cryptologue qui changea le cours de la guerre
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Turing est engagé dans l’armée britannique. Il travaille au décodage des messages de la marine allemande. Turing s’emploi au perfectionnement de la « bombe » polonaise, un système qui permet de traduire les messages codés des machines allemandes Enigma qui produisent des textes cryptés d’une complexité inédite. Il collabore avec Joan Clarke (incarnée à l’écran par Keira Knightley), une cryptologue de génie pour qui il éprouve une grande amitié.
Les premiers ordinateurs
Après la guerre, Turing met en application ses théories et conçoit un calculateur électronique : l’Automatic Computing Engine, considéré comme le premier prototype d’ordinateur du Royaume-Unis. En 1948, l’université de Manchester construit la première machine assimilable à un ordinateur opérationnel, Mark I. Turing prend part à sa programmation et élabore un test pour évaluer le niveau d’une intelligence artificielle, le « test de Turing », toujours valable aujourd’hui.
Une mort tragique
En 1952, la révélation de l’homosexualité d’Alan Turing fait scandale. A cette époque, dans une Grande Bretagne puritaine, cela est en effet considéré comme un crime. Turing est contraint à la castration chimique. C’est aussi la fin de sa brillante carrière. Il se suicide le 7 juin 1954 à l’âge de 42 ans (ça ne s’invente pas, clin d’œil à tous les geeks). Turing est gracié en 2013 par la reine Elisabeth II, 60 ans après sa mort. Le cinéma rend hommage à cet homme sans qui l’informatique n’aurait peut-être pas l’importance qu’elle a aujourd’hui.